La Réflexologie Crânio-sacrée, c’est quoi ?

La réflexologie crânio-sacrée est une technique manuelle douce et non invasive issue de l’ostéopathie. Elle repose sur des pressions douces et légères (« toucher papillon » = pas de manipulation brusque, pas d’articulation qui craque) appliquées principalement au niveau du crâne, de la colonne vertébrale et du sacrum.
Les touchers délicats et la focalisation sur ces zones spécifiques la rendent différente des autres formes de réflexologie.

De manière générale, la réflexologie est définie comme une méthode manuelle et naturelle centrée sur la capacité du corps humain à retrouver son équilibre en s’ajustant et s’adaptant. Comme une égratignure qui cicatrice d’elle-même, le corps possède des mécanismes d’autorégulation.
Issue de la médecine traditionnelle chinoise et pratiquée depuis des millénaires, l’objectif de la réflexologie est de soulager le corps en agissant sur des zones réflexes (somatotopies = représentations d’une zone du corps sur une autre zone dite « réflexe »).
Dans le cas de la réflexologie crânio-sacrée les zones réflexes se situent au niveau du crâne et du sacrum.

La réflexologie crânio-sacrée prend en compte le corps comme un tout dont chaque élément est intiment lié et dépendant des autres, de sorte qu’un blocage ou une tension dans une partie du corps peut avoir des répercutions sur l’ensemble.
Elle vise à écouter et restituer le Mouvement Respiratoire Primaire (MRP) au niveau du système crânio-sacrée (crâne et sacrum) ainsi qu’en périphérie (membres supérieurs, membres inférieurs, organes…) afin que le corps retrouve une fluidité globale ainsi que ses capacités d’adaptation et d’autorégulation.
Ce MRP est un micro-mouvement rythmique et involontaire qui anime tous les tissus de l’être humain (os, articulations, organes) ; son absence ou son altération signifie qu’il y a perturbation.

En effet, tout au long de la vie, l’organisme est soumis à des contraintes et des stress (chocs physiques et/ou émotionnels comme une fracture, une chute, un accident de voiture par exemple mais aussi des déséquilibres divers comme un trouble digestif, une pathologie respiratoire, un coup de froid, une entorse…), internes ou externes, ponctuels ou chroniques, auxquels il va devoir s’adapter pour continuer à fonctionner. Le corps s’adapte, se défend et s’ « auto-répare ».

Avec le temps, ces adaptations, ou compensations, s’accumulent et, si elles ne sont pas soulagées, peuvent entrainer raideurs, tensions, blocages, douleurs… L’organisme ne parvient alors plus à s’adapter.

Une séance de réflexologie crânio-sacrée apporte détente, lâcher prise et aide le corps à retrouver ses capacités naturelles d’adaptation et d’autorégulation physiques et émotionnelles face à l’environnement afin de retrouver un mieux-être global et un fonctionnement optimal. Elle favorise une meilleure posture, permet de relâcher les blocages liés à des stress physiques et/ou émotionnels, soulager les douleurs (qu’elle soient articulaires, musculaires, viscérales et/ou organiques, aiguës ou chroniques) et redonner souplesse, mobilité et fluidité corporelle.

Focus sur le Mouvement Respiratoire Primaire (MRP)

Le Mouvement Respiratoire Primaire, ou MRP, est un concept issu de l’ostéopathie et fait référence à la « respiration » de notre structure, de nos organes etc. Il s’agit d’un micro-mouvement rythmique, involontaire et spontané, indépendant de la respiration pulmonaire ou de la fréquence cardiaque.
En effet, chaque os, articulation et organe connaît une phase d’ « inspiration » puis d’ « expiration » qui va l’entraîner dans une direction bien précise.
Ce MRP est intimement lié au liquide cérébrospinal (ou céphalo-rachidien) ainsi qu’aux membranes intracrâniennes qui s’insèrent dans la boîte crânienne jusqu’au sacrum.

En effet, le MRP correspond à l’action simultanée de 5 éléments : la motilité innée du système nerveux central, la fluctuation du liquide cérébrospinal, l’action des membranes intracrâniennes, les mouvements des os du crâne ainsi que le mouvement involontaire du sacrum entre les iliaques.

La circulation du liquide cérébrospinal est donc une composante du MRP. Ce liquide a pour rôle principal de baigner le cerveau et la moelle épinière pour les protéger des traumatismes extérieurs en amortissant les chocs. Il permet également d’évacuer les déchets produits dans cette zone et intervient dans le transport des nutriments vers le cerveau et la moelle épinière ainsi que dans le transport des neurotransmetteurs et des hormones. Il est donc essentiel au bon fonctionnement de l’organisme.

De plus, la colonne vertébrale relie le crâne au sacrum et permet donc la circulation du liquide cérébrospinal ainsi que la propagation du MRP du crâne au sacrum, se propageant alors comme une onde dans tout le corps et les organes. Sachant d’autant plus que chaque organe est en lien avec une ou plusieurs vertèbres via les nerfs partant de la colonne vertébrale. En intervenant sur le crâne, la colonne vertébrale et le sacrum nous avons donc une action sur l’intégralité du corps.

Lors d’une séance de réflexologie crânio-sacrée, un bilan précis de la bonne fluidité du MRP de l’ensemble ou d’une partie du corps humain est réalisé au niveau du crâne.
Différents facteurs tels que le stress, les traumatismes physiques et/ou émotionnels ainsi que divers déséquilibres peuvent modifier l’amplitude, la force et la fréquence de ces micro-mouvements et générer un état de mal-être + ou – important (douleurs, tensions, dysfonctionnement des organes, blocages mécaniques…).

Au besoin, de légères impulsions sont alors effectuées au niveau du sacrum, des vertèbres ainsi qu’en périphérie afin de lever les restrictions du MRP et le réharmoniser.
Cela permet notamment de libérer les tensions qui peuvent gêner la bonne circulation du liquide cérébrospinal d’où les nombreux bénéfices de cette méthode sur l’ensemble du corps, lui permettant de retrouver ses capacités d’adaptation et d’apaiser les douleurs et les tensions.

Un brin d’histoire…

Dans les années 40, William Garner Sutherland, ostéopathe, pose les bases de l’ostéopathie crânienne en découvrant la malléabilité du crâne et le Mouvement Respiratoire Primaire (MRP) qui se transmet des os du crâne puis à l’ensemble du corps.

Plus récemment, M. Maurice-Raymond Poyet, infirmier puis kinésithérapeute, décide de se former aux techniques d’ostéopathie et d’acupuncture. Il simplifia et améliora l’ostéopathie structurelle et crânienne apprise auprès de Sutherland et développa la méthode Poyet, une méthode douce issue de l’ostéopathie et de l’énergétique chinoise.
Cette technique, basée sur le MRP et la découverte de chaînes lésionnelles (suite d’éléments interdépendants qui fonctionnent ensemble) se caractérise par des manipulations (pressions/impulsions) très douces, seulement quelques grammes de pression, avec pour objectif de réharmoniser le MRP pour rétablir le meilleur équilibre possible pour l’organisme. M. Poyet découvrit que face à une dysfonction quelconque, le corps s’adapte autour de la lésion selon un schéma de compensation structurelle logique. Il mit alors en évidence 8 chaînes de compensation, chacune constituée d’un os du crâne ou de la face, de 3 vertèbres, d’organes et d’éléments périphériques ainsi que d’un point réflexe de correction au niveau du sacrum. Une lésion d’un de ces points de la chaîne impacte l’ensemble, et à l’inverse, une correction du point réflexe situé au niveau du sacrum peut rétablir la fonctionnalité de toute la chaîne.

Grâce à la création de la première école d’ostéopathie en France par André Brunel en 1975, M. Poyet va transmettre son savoir et son savoir-faire. C’est ainsi que le Dr. Jean Marchandise, médecin généraliste, fut son élève durant 4 ans. Avec d’autres élèves, il aida M. Poyet à concevoir et structurer une nouvelle technique issue de la méthode Poyet (donc issue de l’ostéopathie crânienne et de la réflexologie) : la réflexologie crânio-sacrée. Le Dr. Marchandise y apporta, par la suite, des avancés importantes par ses recherches.

La réflexologie crânio-sacrée est une méthode d’accompagnement complémentaire aux disciplines médicales et paramédicales mais ne s’y substitue pas. En effet, les techniques proposées ne sont ni une médecine, ni une psychothérapie et ne remplacent ni un avis, ni un traitement médical. Au cours de la séance aucun diagnostic ne sera établi, aucun médicament ne sera prescrit. Il est important de rester en contact avec l’ensemble de vos médecins traitants, spécialistes ou généralistes et de ne pas interrompre les traitements en cours.

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